Samedi 14 novembre. Paris a la gueule de bois.
Pas celle des soirées trop arrosées, où l’on a trop dansé, trop dragué, trop bu. Pas celle de nos excès, où l’on a a trop crié dans la rue, trop emmerdé les voisins, trop fait la fête pour un rien.
Non, aujourd’hui, Paris a la gueule de bois. La gueule de bois parce qu’un vendredi soir, de ceux qu’avec impatience on attend, pour voir du monde, pour rire, pour boire, à la terrasse d’un restaurant, dans un bar, une salle de concert, la rue, des voix se sont éteintes. Des voix qui plus jamais n’emmerderont les voisins.
Alors qu’hier on célébrait la « journée de la gentillesse », un silence rouge a cette nuit posé sa chape de plomb sur la ville. Ma sœur a toujours été douée avec les mots. C’est elle qui les a trouvés.
Elle, elle va bien. Ma famille va bien. A priori mes potes aussi. Mais sur plus de 120 personnes, forcément, on connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un. Qui n’avait rien demandé.
Voilà, c’est juste un court papier sans grand intérêt, parce que souvent les mots apaisent. Ils apaisent la peine. La surprise, elle, n’était pas vraiment au rendez-vous. On était prévenus. C’est juste qu’on n’y pensait plus.
J’entends le carillon du Sacré Coeur, c’est beau, ça donne espoir. J’allumerai une bougie à ma fenêtre ce soir.Aujourd’hui, Paris, flegmatique, se distingue. Elle plie, mais ne rompt pas.
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